Une nouvelle fois, le gouvernement – aidé de ses relais médiatiques tel le Nouvel Obs – claironne sa satisfaction à la publication des chiffres du chômage de novembre 2016. Pourtant loin de la baisse annoncée, les derniers chiffres de 2016 traduisent une nouvelle hausse de 0,5% sur an du nombre de demandeurs d’emplois (inscrits en catégorie A,B et C).
Baisse du chômage en trompe l’œil, car je suis allé voir les vrais chiffres, et je peux déjà vous dire que les stages ont explosé une fois de plus(81.700) un chiffre qui efface déjà à lui seul, la pseudo baisse…Normal avec un Président Normal..
Mais ce n’est pas tout !
6 574 100 Français (Dom inclus) sont privés d’emploi ou sont des travailleurs occasionnels (petits boulots) toutes catégories confondues.
- Radiations Administratives : Novembre 2016 : 53.100 (+ 27,3 % sur un an)
- Radiations administratives pour défauts d’Actualisation Novembre 2016 : 220.300 (+ 3.2% sur un an)
- Autres Cas (morts, suicidés, emprisonnés, etc) : Novembre 2016 : 52.700 (+0.4 % sur un an)
- Stages parking (l’explosion…) : Novembre 2016 : 81.700 (+ 87.8 % sur un an)
Auxquels il faut rajouter les 1 000 000 de foyers bénéficiaires du RSA, en effet sur 1 900 000 environ de foyers (dernier chiffre connu), seuls 900 000 environs sont inscrits à Pôle Emploi, les autres bénéficient d’autres suivis (assoc. collectivités locales, etc.).
Plus :
- 1 000 000 de bénéficiaires de la prime d’activité (qui remplace le RSA activité et qui sont donc sortis des statistiques du RSA).
Nous sommes déjà à plus de 8,5 millions de chômeurs ou précaires, hors désespérés du système, qui comme aux Etat-Unis ont renoncé à s’inscrire.
Dans le détail, les chiffres de novembre 2016 comptabilisent comme motif d’inscription à Pole Emploi
- 13 400 licenciements économiques
- 38 000 licenciements
- 203 700 notamment pour rupture conventionnelle (et donc présomption de licenciement économique déguisé)
- 102 400 pour fin de CDD
- 27 700 pour fin de mission d’interim
- 48 100 primo inscriptions
- 97 400 inscriptions pour reprise d’activité (fin de congés parental par exemple)
Soit un total de 544 800 nouvelles inscriptions en France Métropolitaine à Pôle Emplois de chômeurs dans les catégories A, B ou C (568 900 pour toute la France)
Dans le même temps, il n’y a eu que 109 000 reprise d’emplois déclarés(Cherchez l’erreur ? réponse ci-dessous peut-être…).
Voilà la France que François Hollande va laisser à ses successeurs, qui outre ce piteux bilan, vont se prendre en pleine poire, le retour sur le marché de l’emploi des 500.000 stagiaires sortis des statistiques du chômage.
(les nouveaux chômeurs longue durée sont annoncés. Les rebuts de la socia-lie incapables parce que trop incompétents. Hélas, eux vont peser lourd sur le financement de leur chômage….. C’est ainsi que l’on va apyer 575 députés élus plus environ 250 ex PS qui vont grâce à Jean Louis Debré percevoir leur rémunération compensatoire du chômage à kif-kif, pendant presque 5 ans, avec une légère décote dans le temps… de quoi attendre 2022)
Forcément, avec une courbe du chômage en baisse constante depuis 3 mois, et tout de même 110.000 demandeurs d’emplois en catégorie A en moins sur cette période (3% au total), on a la tentation de soutenir que François Hollande a réussi à titre posthume en quelque sorte son pari pour l’emploi. Mais, en se plongeant dans la réalité des chiffres, on retrouve vite le chemin de la raison, et les faits démontent méthodiquement la cosmétique de la communication.
Une inversion modeste de la courbe du chômage malgré l’explosion des stages
Premier point, en effet, qui ne peut leurrer longtemps les esprits même les plus moutonniers: depuis trois mois, les sorties « artificielles » du stock (c’est fait, leds chômeurs rentrent comme des boulons dans l’inventaire des entreprises France, ni plus, ni moins pour la photo de famille des invendus et résidus….. Quel cliché chic!) de demandeurs d’emplois connaissent une prospérité inégalée, comme le montrent les chiffres de la DARES (la direction statistique du ministère du Travail)
On retrouve ici, globalement, le compte qui nous manquait: l’inversion de la courbe du chômage est intégralement due aux entrées en stage. Pas la peine de chercher une autre explication structurelle.
Les mauvais esprits complèteront l’analyse en remarquant que les radiations administratives ont, pour leur part, augmenté de 27% en un an. En valeur mensuelle, il faut compter 14.000 demandeurs d’emplois en moins chaque mois grâce à cette méthode expéditive, soit plus de 40.000 personnes nouvelles sorties des statistiques entre septembre et octobre 2016.
Pour un peu, on pourrait même soutenir que, sans ces artifices, le chômage a en réalité augmenté sur le trimestre, puisque le nombre de demandeurs en catégories A a diminué de 110.000 personnes « seulement », alors que le cumul des radiations administratives et des entrées en stage aurait dû conduire à une baisse d’environ 140.000 unités.
L’inquiétant dynamisme des inscriptions
Le premier sujet de préoccupation qui devrait plutôt alerter les observateurs à la lecture des statistiques est celui du dynamisme des inscriptions à Pôle Emploi en catégorie A, B et C. Ce petit graphique officiel dit bien tout ce qui nous inquiète:
Ce graphique synthétise les inscriptions mensuelles en catégories A, B et C à Pôle Emploi. De début 2009 à début 2016, celles-ci ont stagné autour de 500.000 entrées mensuelles. Depuis 2016, ce chiffre a explosé (ce qui est très mauvais signe, et révèle une vraie dégradation de l’emploi) jusqu’à flirter avec les 580.000, soit 20% de hausse en quelques mois. Certes, depuis septembre, le phénomène s’amenuise.
Reste qu’en novembre 2016, les entrées à Pôle Emploi se situent encore à un niveau inégalé, historique, d’environ 540.000 inscriptions nouvelles dans le mois.
Ce phénomène a une cause simple et affligeante: les stagiaires, une fois leur stage fini, retournent tous à Pôle Emploi et se réinscrivent. La politique artificielle de formation des chômeurs menée par François Hollande n’a donc aucun impact durable sur l’emploi.
La cavalerie hollandaise amuse la galerie
Une fois les élections passées, les sorties de stage, supérieures aux entrées, devraient dégrader les chiffres de façon importante.
On peut en tirer deux conséquences.
Premièrement, des polémiques surviennent sur le droit qu’on aurait ou pas de faire travailler bénévolement les chômeurs ou les bénéficiaires de minima sociaux. Personne ne s’est interrogé sur l’envoi autoritaire des mêmes chômeurs dans des formation bidon qui ne font que truquer les chiffres. Une fois de plus, les indignations sélectives agacent.
Deuxièmement, la dépense publique apparaît une fois de plus incapable de relancer l’emploi. Peut-être parce que seules les entreprises sont des actrices efficaces de la lutte contre le chômage. Encore faut-il leur donner les moyens et les marges pour recruter. Et là, les discussions et débats que nous aurons à la rentrée devraient prouver abondamment le contraire.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.