
http://www.presstv.com/DetailFr/2018/04/09/557883/Le-nord-de-Gaza-a-t-attaqu-par-laviation-isralienne
La crise diplomatique entre l’Occident et la Russie ne cesse de prendre de l’ampleur,avec l’expulsion de près de 150 diplomates et « espions » russes de plus d’une vingtaine de pays d’Europe et d’Amérique du Nord1. Les raisons d’une telle réaction sont, officiellement, une « riposte » à la tentative d’attentat contre la personne d’un ex-espion russe – Sergueï Skripal2 – et de sa fille, à Salisbury, au Royaume-Uni, le 4 mars dernier. Or, il convient de noter que cette incroyable campagne antirusse ne repose sur presque rien et que les réactions qu’elle suscite apparaissent totalement disproportionnées.
UN ASSASSINAT… SANS MORT ET SANS PREUVE
Jusqu’à présent, force est de constater qu’aucune preuve irréfutable de la culpabilité de la Russie dans cette tentative d’assassinat n’a été fournie au public. Pour le moment, toutes les accusations demeurent verbales.
Cela fait beaucoup d’incertitudes qui ne permettent pas, en l’état actuel des choses, d’accuser Moscou de cette tentative d’assassinat d’une manière catégorique6, d’autant que d’autres zones d’ombre existent :
- Surtout, il est difficile de voir l’intérêt qu’il y avait pour Moscou d’éliminer un individu comme Skripal.
- De plus, Skripal vivait depuis sept ans en Angleterre sous son identité réelle, de manière transparente et n’y menait pas d’activités antirusses
- Ainsi, pour le moment, les Britanniques n’ont fourni ni aux médias ni à l’opinion de preuve concrète de leurs accusations à l’égard de la Russie… qu’attendent-ils donc pour le faire ! S’ils en ont la preuve irréfutable, que ne la produisent-ils publiquement (qui aurait osé demander à-bas-Busch – parce que le haut fait déjà bas – de fournir la preuve des armes de destruction massive, avant que de faire sa guéguerre du golfe II. Il a dit et c’est bien connu que ce qui est dit n’est plus à redire….)? Sans doute considèrent-ils qu’une accusation tonitruante et un battage médiatique intense (chez nous aussi, on joue les battages médiatiques pour faire des pans entiers de société se coltiner avec d’autres : usagers vs tasistes -cheminots) suffisent à convaincre le monde de la culpabilité de Poutine. Londres a également refusé la coopération des Russes pour cette enquête, ce qui ne manque pas de poser la question de leur intérêt à ne pas ouvrir le dossier à d’autres acteurs10. (La vérité n’a de valeur que si elle est unique….(Un vérité partagée devient un lieu commun….)
- Enfin, si les preuves étaient produites11 et qu’il soit démontré que cette action ait bien été ordonnée par le Kremlin et exécutée par ses services, rappelons que Skripal est un traître à son pays. Dans la mesure où il pourrait avoir livré au SIS les noms d’officiers et d’agents russes, il n’est pas illégitime que des proches de ceux qui ont été victimes de sa trahison cherchent à se venger (et c’est de bonne guerre, froide ou réchauffée).
Ce ne sont pas les Américains qui diront le contraire, eux qui n’ont de cesse de poursuivre Edward Snowden et Julian Assange pour avoir révélé des informations portant atteinte à leur sécurité nationale. Certes, les deux hommes n’ont pas fait l’objet de tentative d’assassinat (mais l’exil forcé, au titre de sa sauvegarde physique, dans le périmètre d’une ambassade, n’est-il pas une forme d’assassinat), mais les menaces proférées à leur encontre et les pressions exercées sur ceux qui les hébergent sont sans équivoque ; Washington n’a jamais caché son intention de leur faire payer leur trahison (Snowden) et leur complicité (Assange . Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, est réfugié depuis 2012 dans l’ambassade d’Equateur à Londres. Le 27 mars dernier, il a été traité de “misérable petit ver” par Alan Duncan, le ministre britannique des Affaires étrangères, qui lui a demandé de se livrer à la justice.
DEUX POIDS, DEUX MESURES
En l’état actuel des choses, nous sommes conduits à mettre en doute les affirmations des autorités britanniques, reprises par les Américains, car nous n’oublions pas que les plus hauts représentants de ces deux Etats ont, dans un passé récent (qu’en est-il actuellement? Il se sont payés une conduite adroite?), effrontément menti au monde (se souvenir que sans mensonge le monde ne serait pas… et ce depuis l’origine. Si dieu n’avait menti avec son arbre méconnaissant, nous n’eussions pas eu la chance de devenir « out of paradis » et nous eussions vécu une vie de bienheureux au plus haut d’essieu, messie monotone).
instant de détente avec la réclame du jour (en rapport au plus haut d’essieux) : le-toutenkhamion-djihadiste
- En 2003, les Américains ont envahi l’Irak, sur la base de renseignements faux (armes de destruction massive)
- Par ailleurs, les accusations et les rétorsions dont la Russie fait l’objet pour avoir violé – à travers cet acte, comme via ses nombreuses cyberattaques supposées – les règles du droit international, laissent songeur.
- Rappelons également que les Américains et certains de leurs alliés opèrent aujourd’hui illégalement sur le territoire d’un État souverain, toujours reconnu par l’ONU : la Syrie. Les seules forces étrangères présentes légalement sur le terrain sont celles auxquelles a fait officiellement appel le gouvernement de Damas : Russie, Iran, Hezbollah. Les autres sont des intrus (il paraît qu’il y aurait des Français et pas seulement dans l’autre camp), que cela nous plaise ou non, car il n’y a pas deux droits internationaux.
- Dans le cadre de son action en Syrie, Washington a armé, consciemment et inconsciemment, divers groupes djihadistes qui ont perpétré de nombreux attentats et massacres contre la population de ce pays, ce que les médias pro-occidentaux passent sous silence (comme à Gaza et en coloniales juives).
- Rappelons aussi que depuis le 24 août 2016 – date du déclenchement de l’opération Bouclier de l’Euphrate -, la Turquie est également entrée illégalement en Syrie pour y mener une guerre contre les Kurdes, qui sont pourtant chez eux, provoquant de nombreuses victimes civiles, sans que l’Occident ni la communauté internationale ne s’insurge de cette violation flagrante du droit international et de l’intégrité territoriale de ce pays.
- De même, l’Arabie saoudite, grand allié régional des États-Unis, et les Émirats arabes unis, ont déclenché une guerre sanglante contre les Houthis au Yémen.. Elle a engendré une catastrophe humanitaire sans précédent que les médias Mainstream évoquent à peine.
- Enfin, nous ne saurions oublier les nombreuses victimes innocentes des frappes de drones américains effectuées dans le cadre contre la Guerre contre le terrorisme (GWOT), ni les « erreurs » de ciblage dont les Américains semblent coutumiers (ambassade chinoise à Belgrade en 1999, hôpital de Médecins du Monde en Afghanistan en 2015, etc.)
Aucune de ces actions n’a donné lieu à une condamnation de la communauté internationale, pourtant ouvertement méprisée par les auteurs de ces actes, ni à l’expulsion de diplomates américains, britanniques, turcs ou saoudiens par la Russie ou les autres Etats qui se disent indépendants et respectueux du droit international… dont la France ! Washington et ses auxiliaires ont imposé au monde leur version très personnelle du droit international, et leurs nombreux affidés s’y sont pliés sans broncher.
Une autre illustration de cette triste réalité a été donnée lorsque, dans le cadre de la GWOT, les États-Unis ont multiplié les enlèvements extra-judiciaires à l’étranger (Renditions) et ont autorisé leurs services à employer la torture, allant jusqu’à légaliser et formaliser son usage avec l’aide de nombreux juristes. Face à une telle dérive, indigne d’une démocratie et d’une civilisation se disant « évoluée », quelles sont les voix qui se sont élevées ? Combien ont rompu les relations diplomatiques avec Washington ou renvoyé ses diplomates ? Nous cherchons toujours. Et il en est allé de même lorsqu’il fut révélé que les Américains avaient mis la planète sur écoute, espionnant jusqu’à leurs serviles alliés européens. Seules quelques timides protestations furent émises, murmures à peine audibles et bien vite oubliés. (il paraît que cela ne se fait pas de rompre pour de telles peccadilles….On est un grand pays ou on ne l’est pas. S’il fallait s’arrêter à de sordides détails de vérités vraies ou fausses, on ne s’en sortirait pas. Et plus c’est gros…..)
Ainsi, l’ampleur de la campagne antirusse semble bien relever d’une stratégie délibérée et non d’une réaction indignée à d’hypothétiques violations de règles internationales de l’espionnage. Cela explique les réactions totalement disproportionnées qu’a engendré cette affaire. Au passage, il est pitoyable de constater le comportement de moutons de Panurge des pays européens – dont encore une fois la France (ah bon, nous serions dans un troupeau à Panurge… Décidément où s’arrête la gabegie avec 65 millions de moutons….- moins un, justement le bon berger – détenus par un seul pâtre. Est-ce de là que vient l’expression ad patres), au nom d’une soi-disant solidarité européenne, suite à des preuves que leur aurait fournies le gouvernement britannique, mais dont personne hors des cercles gouvernementaux n’a vu la couleur. Il est vrai qu’on ne demande pas (on impose par ordonnances médicales et gouvernementales vis à vis d’un pays malade imaginaire) aux médias de recouper l’information mais de la relayer, ni aux opinions de réfléchir, mais de croire ! Nous assistons en conséquence à une véritable diabolisation de la Russie, certains Britanniques allant jusqu’à procéder à un amalgame pitoyable entre la présidence Poutine et le Troisième Reich !
PUNIR LA RUSSIE… D’EXISTER !
Au-delà de la tentative d’assassinat contre Skripal, la riposte occidentale s’inscrit plus largement dans une volonté de réagir aux « nombreuses agressions dont la Russie est responsable ». Citons pêle-mêle l’annexion de la Crimée, le soutien aux séparatistes du Donbass, les cyberattaques contre l’OTAN, les tentatives de perturbation des élections américaines, le soutien au régime de Bachar, etc.
Pour les Occidentaux, c’est proprement insupportable, car bien sûr, eux ne se sont jamais livrés à de telles actions.
- La CIA n’a jamais cherché à influer sur l’issue d’élections (cf. la succession d’Eltsine) ou à installer des régimes favorables à ses intérêts dans le monde.
- Les États-Unis n’ont pas soutenu la pseudo révolution ukrainienne de Maïdan qui a renversé le régime – indéniablement pourri – du président Ianoukovitch, pourtant légalement élu en présence d’observateurs de l’OSCE qui avaient jugé le scrutin « transparent et honnête » !
- De plus, il est bien connu que les Américains ne se livrent pas à l’espionnage, pas même contre leurs alliés européens et n’écoutent jamais leurs dirigeants politiques.
- Enfin, Washington n’essaie pas non plus de déstabiliser les régimes iranien ou vénézuélien. Non, les Occidentaux sont irréprochables !
Cette tentative d’assassinat du transfuge russe est une aubaine pour les États-Unis. En effet, depuis près de deux ans, les membres de l’Establishment américain – républicains et démocrates mêlés – tentent par tous les moyens de faire tomber le président Trump, lequel n’est pas issu de leur monde et ne partage pas leurs intérêts de classe. . Relancer la Guerre froide, sous une forme ou sous une autre, est donc la seule solution qu’ont imaginé les édiles d’outre-Atlantique pour résoudre leurs graves problèmes internes et refaire l’unité d’un pays dont les classes dirigeantes s’entre-déchirent.
LA LÉGITIME RÉACTION DE MOSCOU
Ces provocations constantes à l’égard de Moscou15, malgré l’étonnante mesure dont Poutine a fait preuve, ont conduit les Russes à réagir, faisant malgré eux le jeu des Américains et les aidant dans leur stratégie machiavélique.
- Rappelons qu’à l’issue de la Guerre froide, un certain nombre d’engagements furent donnés par les Occidentaux au nouveau régime russe (traité de limitation des armements, engagement de non extension de l’OTAN, etc.). Aucun n’a été respecté et Washington n’a cessé de chercher à affaiblir Moscou.
- Puis à l’occasion des soi-disant « révolutions arabes » (2011), les Occidentaux ont systématiquement outrepassé les résolutions de l’ONU auxquelles les Russes s’étaient associés, notamment en Libye (résolution 1973), pour provoquer des changements de régimes… plus ou moins heureux et durables.
- Devant ces tromperies et humiliations à répétition, la Russie ne pouvait indéfiniment rester sans réagir. Dans un premier temps (2014), Moscou a décidé de ne pas abandonner les populations russophones du Donbass (qui se souvient des Allemands en zone polonaise avant 39? Et l’opération-prétexte pour envahir le pays?)
- Dans un second temps, Vladimir Poutine a décidé d’intervenir en Syrie à la demande légale du gouvernement de Damas (2015) (mais pas la nôtre… et là le bât blesse. A force de charger la mule….). L’entrée en action des forces russes a significativement contribué à sauver le régime de Bachar El-Assad ainsi que les minorités chrétiennes, druzes, alaouites et les sunnites qui le soutiennent et qui vivent depuis 2011 sous la menace constante d’une barbarie islamique infiniment pire qu’un régime autoritaire.
Finalement, ce retour de la Russie au premier rang de la géopolitique mondiale paraît davantage être le résultat des provocations répétées de l’Occident – en réalité des États-Unis – à leur égard, que d’une volonté planifiée de réaffirmer urbi et orbi, une puissance déchue. Mais aussitôt que ce retour s’est produit, les apprentis sorciers qui ont tout fait pour le provoquer ont jubilé car la menace inconsistante qu’ils évoquaient prenait enfin forme, leur donnant raison… mais selon quel stratagème machiavélique !
On aimerait comprendre qui menace qui ?
Tout semble donc orchestré afin de faire resurgir une menace russe, tant pour des raisons de politique intérieure que pour pousser les Occidentaux à faire bloc avec Washington. Ainsi, l’affaire Skripal tombe à point nommé pour lancer une nouvelle manœuvre de diabolisation de la Russie. (C’est fout ce que les « événements » fortuits servent…. chez nous Beltram pour redonner un acte de courage au macron qui veut casser du gréviste…. et fait de la récup de basse fréquence….)
Moscou a initialement protesté, considérant que la décision des pays européens d’expulser des diplomates russes était un geste provocateur au nom d’une prétendue solidarité avec Londres et que cela témoignait d’une volonté claire de confrontation. Puis le 29 mars, la Russie a riposté en expulsant soixante diplomates américains et en annonçant la fermeture du consulat des États-Unis à Saint-Petersbourg. Des sanctions ont également été prises contre les pays européens17, à titre de réciprocité. (en somme les guerres se réchauffent à coup de sanctions inter-pays. Ne vaudrait-il pas mieux recréer le principe d’autarcie?)
Même si l’histoire ne se reproduit jamais à l’identique, la situation actuelle n’est pas sans faire penser à celle de 1918 et aux très lourdes sanctions imposées à l’Allemagne, lesquelles furent en partie à l’origine du sentiment de revanche germanique à l’origine de l’accession d’Hitler au pouvoir et de la Seconde Guerre mondiale.
Va-t-on pour autant vers une Seconde Guerre froide (il faut bien une seconde pour arriver à la 3éme internationale et mondiale)? Il est encore trop tôt pour le dire. Car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, pour le moment, les deux « camps » paraissent tirer bénéfice de la situation. Souhaitons seulement que cette « stratégie de la tension » ne monte pas aux extrêmes. Car le problème avec les apprentis sorciers que produit régulièrement l’Amérique (mais il n’y a pas qu’elle), c’est que l’on ne sait jamais comment cela va finir. L’histoire a montré que leurs stratégies hasardeuses produisaient rarement des effets heureux. Les Irakiens (et bien d’autres, à commencer pas les ricains eux-mêmes) peuvent en témoigner.
Le plus grave dans cette affaire est que l’Europe s’est délibérément placée encore un peu plus dans l’orbite des États-Unis. Ce faisant, elle ne mesure pas à quel point elle est en train de perdre tout respect et crédibilité à l’international. En effet, l’Occident, sous domination américaine, se veut toujours donneur de leçons de morale et de droit… qu’il ne respecte pas. Tant de mensonges, de mauvaise foi, de violations des lois internationales et des engagements pris ont quasiment réduit à néant le magistère moral qu’il exerçait jadis. Pour bien des pays des quatre autres continents, l’Europe n’est plus autonome et l’Occident n’incarne plus l’exemple à suivre. Ce dernier est devenu un perturbateur comme les autres, voire pire peut être. Et beaucoup s’en défient désormais, à juste titre.
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