Emmanuel Macron, mai 2017. SIPA. AP22050629_000035
Emmanuel Macron a donc été élu – et investi – président de la République. Cela constitue, qu’on le veuille ou non, une surprise assez phénoménale. Celui-ci est aujourd’hui en théorie le président de tous les Français, il bénéficie, ce qui est habituel, du spasme d’adoration des premiers temps, peut-être encore un peu plus déplaisant, alourdi qu’il est par la course à la gamelle des perdants dont l’absence totale d’amour propre finit par être vertigineuse. Les gazettiers, qui adorent ça, spéculent sur la composition du premier gouvernement et sur le résultat des élections législatives.
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« Il se passerait toujours quelque chose aux galeries Lafayette » d’Orléans et/ou d’ailleurs. Le dernier avatar comique et miraculeux : http://wp.me/p4Im0Q-1CO
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Les Français, dont une majorité conséquente déteste Macron et ce qu’il représente, sont dans l’expectative et c’est bien normal. Ce n’est pas cette campagne électorale absurde qui a permis de deviner qui était le nouveau président et quelles étaient ses intentions. Le temps viendra de l’étude détaillée de cette étrange victoire.
- Emmanuel Macron doit en premier lieu son élection à une forme de coup d’État, qui a impliqué la haute fonction publique, les médias et le grand capital.
- Ensuite, à l’absence de réaction des forces politiques et démocratiques devant cette manipulation qui a pourtant abouti à retirer à l’élection présidentielle 2017 son caractère de sincérité et de légitimité.
- En troisième lieu, on a assisté à une prise de pouvoir totale de la haute fonction publique d’État et de ses réseaux, qui a porté l’un des siens à la présidence.
Une nouvelle forme de coup d’Etat
Ce début de l’année 2017 m’a permis d’appréhender la dimension pratique des expressions « s’égosiller en vain » et « sentiment de solitude ». Je renvoie pour éviter de rabâcher aux textes que j’ai publiés au fur et à mesure.
Déjà illégal, le scrutin est aussi insincère.
Enfin, le financement opaque de cette campagne, et l’évidence qu’il y aurait à réintégrer tous les débours exposés par l’État et les grands médias en appui direct de la candidature de Macron, devraient rendre impossible la validation de son compte de campagne. La loi de 1990 sur le financement public de la vie politique a considérablement étoffé et durcit le droit électoral. Pour deux raisons : la première est la nécessité d’assurer la transparence et l’équité dans la conquête des suffrages ; la deuxième est que le financement de l’État est proportionnel aux résultats électoraux. Assurant ainsi la légitimité des élus et la justice dans le financement des partis, les scrutins doivent être irréprochables. Ce n’est, semble-t-il, pas le cas de ceux de l’élection présidentielle de 2017. Et c’est une situation dangereuse. (mais la HAVPF n’a aucune l’attitude d’action. Elle se contente d’enregistrre et signaler. Et qui osera toucher à Macron, maintenant?)
L’étonnante passivité face à cette opération grossière
C’est assez lamentable, mais ce n’est pas nouveau. Et plutôt que de voir le danger, les atteintes aux libertés publiques qui ont sous-tendu ces manipulations qu’elles soient judiciaires ou médiatiques, les politiques, les militants et les citoyens ont regardé, rigolards, se débattre leurs concurrents dans la nasse, persuadés que cela ne pouvait pas leur arriver. Jusqu’à Philippe Poutou le faux rebelle venant, en pyjama, sur les plateaux insulter Fillon et Le Pen devant le candidat du CAC 40 qui buvait du petit lait.
Malheureusement, chaque camp s’est occupé de son résultat et de la façon de s’en servir, en passant à l’étape suivante sans se préoccuper de la catastrophe démocratique qui s’était produite. Les couches populaires restent avec le sentiment diffus de s’être fait avoir ce qui annonce peut-être des moments difficiles.
La prise du pouvoir par les hauts fonctionnaires d’État
Le 26 août 2014, sur le perron de l’Élysée Jean-Pierre Jouyet annonçait, dans un sourire soudainement béat (voir vidéo ci-dessous), la nomination au poste de ministre de l’Economie de son poulain, élevé au meilleur fourrage sous sa direction à l’inspection générale des Finances de Bercy, avant d’aller parfaire son entraînement dans un haras de confiance, la banque Rothschild.
Huit jours plus tard, Emmanuel Macron, parfait inconnu du grand public, avait droit à sa première Une de magazine accompagnée d’une interview en page intérieure de l’Obs.
L’élection présidentielle vient de les voir à l’œuvre, chacun à des postes stratégiques que ce soit directement à l’Élysée, au Conseil constitutionnel, au CSA, à la Commission des comptes de campagne, au Conseil d’État, dans les grands médias, les grandes entreprises, les banques. La catastrophe politique du mandat de François Hollande, sur lequel beaucoup d’entre eux avaient misé, leur a montré qu’il n’était plus possible de laisser les manettes à des Harlem Désir, des Jean-Vincent Placé, des Cécile Duflot, des Bruno Le Roux, pour ne parler que des pires. Exit l’ancienne classe politique, il a donc fallu mettre les mains dans le cambouis et, avec la promotion d’un jeune inconnu, faire semblant de tout changer pour que surtout rien ne change.
En ne s’embarrassant guère de scrupules démocratiques. Et c’est là que le bât blesse vraiment, la confiscation de cette élection pourrait avoir des conséquences imprévues…
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